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Les actes du colloque 2023 sont en préparation et seront publiés sous forme d'ouvrage collectif.

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Jeudi 9 et vendredi 10 novembre 2023

Colloque

POURQUOI LA VIOLENCE ?

Avec la participation d'Olivia Gazalé et de Sam Touzani

En novembre 2022, posant les pieds dans les pas d'Einstein et Freud, nous nous demandions «Pourquoi la guerre?». Cette question, nous la posions aux sociétés, mais aussi aux couples, aux familles et aux institutions. Elle nous taraude plus que jamais, mais cette année, nous la déclinerons un peu différemment en nous demandant «Pourquoi la violence?».

  

Étymologiquement, la violence consiste à «forcer» quelqu'un ou quelque chose à aller dans un sens non prévu. Le Trésor de la Langue Française en propose deux définitions: «Force exercée par une personne ou un groupe de personnes pour soumettre, contraindre quelqu'un ou pour obtenir quelque chose» ou «Intensité d'une conviction; puissance, force d'un sentiment, d'une pulsion». S'il existe, comme nous l'avons montré en 2022, une emprise «fonctionnelle» et une emprise «déviante», il en découle que la violence peut être «constructive» ou «destructive» suivant l'usage qu'on en fait.

  

Une philosophe, trois psychologues, deux anthropologues, un historien, deux criminologues, un psychiatre et un public que nous espérons nombreux uniront leurs ressources pour explorer différentes déclinaisons de la violence. Leur réflexion sera enrichie par un spectacle de Sam Touzani intitulé «Cerise sur le ghetto. Le pouvoir de dire non».

  

Direction scientifique: Jean-Claude Maes

Modération: Richard Hallez

Caïn et Abel 1544 Tiziano Vecellio dit Le Titien

LieuCentre Culturel d'Auderghem, boulevard du Souverain 183, 1160 Bruxelles.

PAF: 150 euros (110 euros/personne pour groupe à partir de 4). Tarif réduit pour les étudiant·e·s et les personnes sans emploi: 75 euros. 

Sont inclus dans la PAF les 2 repas du midi
  

Une accréditation en éthique et économie est demandée pour les médecins

Avec le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale,

de la Commission communautaire française

et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

 

Programme

Jeudi 9 novembre 2023 de 8h00 à 17h30

   

8h00 Accueil (en chanson)

   

8h30 Première plénière. La violence ordinaire

   

>>> Introduction

Jean-Claude Maes, psychologue, psychothérapeute, docteur en sciences de l’information et de la communication (SIC), président de PREFER asbl

  

>>> A l'origine des violences sexistes et sexuelles: le rôle des stéréotypes de genre

Olivia Gazalé a enseigné la philosophie pendant 25 ans en classes préparatoires, à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et aux Mardis de la Philo, dont elle est la co-fondatrice et l’ex-présidente. Elle s’est fait connaître par ses articles publiés dans Philosophie Magazine et des contributions à plusieurs ouvrages collectifs. Puis elle a écrit deux essais remarqués: en 2012, «Je t’aime à la Philo. Quand les philosophes parlent d’amour et de sexe», et en 2017, «Le mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes», tous deux publiés chez Robert Laffont.

Autres informations biographiques et bibliographiques sur Wikipédia

Argument: Comment expliquer la perpétuation d’une violence massive envers les femmes dans des pays, qui, comme le nôtre, la condamnent pénalement et se disent égalitaristes? Et si, pour construire un monde moins violent, il fallait commencer par déconstruire nos représentations ancestrales du féminin et du masculin et nos vieux schémas de pensée?

  

>>> bat

  

>>> Suite du débat autour d'un café (en chanson)

   

  

    

10h45 Deuxième plénière. La violence familiale

   

>>> Séparations parentales hautement conflictuelles et études de genre

Catherine Denis est psychologue clinicienne et intervenante familiale au Centre liégeois d'intervention familiale dans le secteur de l’Aide à la jeunesse à Liège, en Belgique. Depuis une dizaine d'années, ce service reçoit de nombreux mandats concernant des séparations parentales conflictuelles. Mme Denis est également directrice de l’association Parole d’Enfants.

Autres informations biographiques et bibliographiques sur LinkedIn

Argument: Bon nombre de professionnel·le·s de l’aide à l’enfance se retrouvent aujourd’hui devant des situations très difficiles où des parents se déchirent après leur séparation, parfois pendant de très nombreuses années, ce qui fait vivre un enfer à leur(s) enfant(s).

Derrière chaque situation étiquetée «haut conflit parental» se cache la réalité singulière d’une famille, dont il s’agit d’arriver à distinguer les contours malgré le brouillard du diagnostic de «parents en conflit». Jusque quand peut-on être d’accord avec l’appellation de conflit? Quand doit-on plutôt dénoncer des mécanismes de violence et de domination? Que penser de ce père décrit comme «manipulateur» ou de cette mère qualifiée «d’aliénante»? Comment réagir face à cet homme qui se dit victime d’un complot féministe ou à cette femme qui a perdu la garde de son enfant après avoir accusé le père d’agressions sexuelles sur celui-ci? Autant de questions qui ne peuvent se contenter d'épouser la courbe des statistiques et qui doivent être, dans la clinique, l’objet d’une évaluation approfondie.

 

>>> Quatre catégories de violences, quatre types de traumatismes

Jean-Claude Maes, psychologue, psychothérapeute, docteur en sciences de l’information et de la communication (Bruxelles), auteur d’ouvrages de référence sur l’emprise, tels que «Emprise et manipulation. Peut-on guérir des sectes?» (2010), «Liens qui lient, liens qui tuent. L'emprise et ses dérives», «D'amour en esclavage. Ces relations qui font du mal» (2014), «L'inceste. Peut-on s'en remettre?» (2017), etc. Il a également dirigé un certain nombre d'ouvrages collectifs, dont trois sur les grands récits occidentaux et «Sous le signe du clivage» (2015).

Une bibliographie plus complète sur notre site

Argument: Qui dit violence, dit traumatisme. Mais il existe bien des violences, qu’on pourrait classer en quatre grandes catégories: la coupure, l’usure, la pression et la tension. Toutes quatre entraînent un traumatisme, c’est-à-dire une rupture dans la continuité de l’existence: il y a un avant et un après la violence. Le traumatisme par coupure sera illustré avec l’accident, le traumatisme par usure avec le harcèlement, le traumatisme par pression avec l’inceste, le traumatisme par tension avec l’aliénation parentale.

 

>>> Débat

    

>>> Suite du débat autour d'un déjeuner (en chanson)

    

  

    

13h30 Troisième plénière. La violence sectaire

   

>>> Emprise du soin, dérive violente, déprise

Pascale Jamoulle, docteure en anthropologie (UCL / UMons / Passeurs de mondes), auteure de «Des hommes sur le fil» (2005), «Fragments d’intime» (2009), «Par delà les silences» (2013) et «Je n'existais plus» (2021).

Autres informations biographiques et bibliographiques sur le site de l'UCL

Argument: Nous investiguerons l’emprise potentielle du soin et les dérives violences qui peuvent en découler à partir du récit guide d’une famille qui avait donné sa confiance à un thérapeute non conventionné se réclamant du New Age. Nous suivrons son lent parcours de déprise, de resubjectivation et de solidarisation.

   

>>> Débat

   

>>> Suite du débat autour d'un café (en chanson)

    

  

    

15h15 Quatrième plénière. La violence collective

   

>>> Allah über Alles, mobilisation de l'islam durant la Grande Guerre

Othmane Mouyyah, assistant-chercheur à l'Université libre de Bruxelles (ULB).

Argument: Nous explorerons la violence de la Première guerre mondiale à travers les parcours de soldats musulmans qui se sont retrouvés au cœur des combats. Morts, déserteurs, capturés, prisonniers dans des camps, nous essaierons de les sortir de l'oubli.

    

>>> Processus de déshumanisation et réhumanisation : le cas des survivants du Burundi

Alexia Jacques, docteur en psychologie et psychothérapeute systémicienne, est également formatrice, superviseuse et chercheuse (Université Libre de Bruxelles et PREFER asbl).

Argument: Nous explorerons les processus de déshumanisation et de réhumanisation de survivants burundais ayant subi de graves violences génocidaires et l’exil, qu’ils soient victimes, auteurs ou témoins. Nous aborderons également la place des intervenants œuvrant au cœur de ces processus.

   

>>> Débat

     

>>> Fin de journée (en chanson)

    

  

 

      

Vendredi 10 novembre 2023 de 8h30 à 17h30

   

8h30 Accueil (en chanson)

   

  

    

9h00 Cinquième plénière. La violence radicaliste

   

>>> Radicalisation et radicalismes

Michaël Dantinne, professeur de criminologie à l'Université de Liège, membre du Centre d'Etude sur le Terrorisme et la Radicalisation (CETR).

Argument: Cet exposé propose, au départ des variables désormais solidement identifiées comme jouant un rôle important dans le processus de radicalisation, d'envisager quelques radicalismes violents moins souvent développés que l'islam radical, comme l'extrémisme de droite, le comploto-extrémisme, les incels, l'écologie radicale, les extrémismes de rejet (anti-establishment, citoyens souverains, etc.) ou encore le survivalisme. L'objectif est à la fois de présenter ces logiciels idéologiques, de questionner leur compatibilité avec le hardware de la radicalisation et d'identifier leur éventuelle potentialité violente...

    

>>> La Belgique face au radicalisme, réponse adaptée ou réponse souhaitée?

Philippe Massay, ancien directeur du CAPREV et directeur actuel du partenariat au sein de l’administration générale des maisons de justice. Criminologue et assistant social, il a travaillé durant 7 ans comme agent pénitentiaire. Dans le cadre de ses fonctions, il a pu mener une série d’entretiens avec des détenus radicalisés ou condamnés pour des faits de terrorisme.

Argument: Avec un regard orienté notamment sur le monde carcéral, cette intervention introduit le débat de la bonne adéquation entre le radicalisme et le terrorisme d'une part, la réaction sociale mise en place par l’état d'autre part. La question est posée de savoir si, dans ce contexte, le suspect ne devient pas une figure plus importante que le coupable, et avec quelles conséquences ?

   

>>> Débat

     

>>> Suite du débat autour d'un café (en chanson)

    

  

    

11h00 Sixième plénière. La violence institutionnelle

   

>>> Au nom de l’intérêt de l’enfant et de mon savoir, j’ai le droit de t’humilier

Serge Escots, docteur en anthropologie, psychothérapeute familial, directeur de l'Institut d'Anthropologie Clinique (Toulouse).

Autres informations biographiques et bibliographiques sur le site de l'IAC

Argument: Lorsque l’on aborde avec des professionnels de l’aide sociale ou psychologique intervenant en dehors de toutes formes de demandes, la question de l’humiliation que peuvent ressentir les familles auprès de qui ils interviennent, parfois les réactions sont vives. Comme si l’intention bienveillante et la compétence qui les animent suffisaient à effacer le contexte interactionnel où s’inscrivent les interventions. C’est le cas, par exemple dans le champ de la protection de l’enfance ou de la jeunesse, où bien souvent, les interventions se réalisent dans le cadre d’un mandat. Or, à y regarder de plus près, le conflit asymétrique de légitimité entre professionnels et parents pour l’intérêt de l’enfant est d’une grande violence institutionnelle. La situation d’un enfant rapatrié de Syrie et l’accompagnement de sa mère servira de fil rouge pour montrer comment s’exerce à l’insu des professionnels une violence institutionnelle à la fois entre eux et contre les familles.

   

>>> Débat

      

>>> Suite du débat autour d'un déjeuner (en chanson)

    

  

    

13h30 Septième plénière. Guerre et paix

    

>>> Considérations sur la paix

Reynaldo Perrone, psychiatre, psychothérapeute, ancien professeur associé à l’Université Pierre Mendès-France de Grenoble, ancien psychiatre des hôpitaux, ancien médecin consultant à la Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence à Lyon, est formateur en thérapie familiale stratégique et en thérapie brève, et directeur des études de l'Institut de formation et d'application des thérapies de la communication (IFATC) à Lyon, auteur de «Le syndrome de l'ange» (2013) et «Violences et abus sexuels dans la famille» (2022), coauteur avec Yara Doumit-Naufal de «Provoquer le changement. L'approche stratégique résolutive» (2019).

Autres informations biographiques et bibliographiques sur le site de l'ESF

Argument: Le bien le plus précieux que chaque individu, chaque peuple peut souhaiter est, sans doute, la Paix. Pour l’obtenir, l’humain donne le plus élevé de son esprit et de sa substance. Pour la détruire, il emploie le plus abject de sa nature: la barbarie et le mépris. Il sera question, dans cette présentation, d’évoquer l’insaisissable nature de la Paix.

   

>>> Débat

     

>>> Suite du débat autour d'un café (en chanson)

    

  

    

15h15 Huitième plénière. Théâtre

   

>>> Cerise sur le ghetto. Le pouvoir de dire non

Sam Touzani, comédienmetteur en scène, auteur dramatique, danseur-chorégraphe et présentateur de télévision belge, est engagé dans le combat en faveur de la démocratie, de la laïcité et pour le féminisme. Il est également essayiste: «Je pense, donc je dis?» (avec Nadia Geerts en 2015), «Dis, c'est quoi l'identité?» (2021), etc.

Autres informations biographiques et bibliographiques sur Wikipédia

Argument: L’histoire d’une vie aux accents de vérité grinçants, qui nous invite à repenser le réel à partir de son histoire familiale. 

Le récit traverse trois générations, des montagnes du Rif marocain, où la misère est si écrasante que même les enfants rêvent de partir, jusqu’au bitume de Molenbeek où le petit Sam verra le jour dans un deux-pièces chauffé au charbon. Plus tard, afin d’échapper au danger du communautarisme, c’est de lui-même qu’il s’exile. Le fils d’immigrés peut enfin commencer son dialogue intérieur, entre sa culture d’origine et sa culture d’adoption, relier les rives souterraines de ses multiples identités sans les réduire à une seule…

Mais, tout cela suffira-t-il à le sortir du cercle infernal de la culpabilité? Celle qui ronge tous ceux qui quittent leurs terres, leurs parents, leur langue pour partir loin, très loin, là où il n’y a plus de soleil?

    

>>> Grand débat avec tous les orateurs encore présents

     

>>> Fin de journée (en chanson)

    

  

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